Un changement de prothèses mammaires est une opération à considérer avec attention.
En effet, il s’agit de se recoucher sur une table d’opération pour une opération qui peut être un peu plus complexe que l’implantation des prothèses initiales, notamment s’il existe une évolution de type coque, infection, ou anomalie mammaire, qui peuvent survenir indépendamment de l’existence d’une prothèse mammaire en profondeur.
Heureusement, bien souvent le changement de prothèses mammaires est une opération qui ressemble à une simple formalité ; dans d’autres cas il revêt un certain caractère de gravité avec des risques non négligeables d’hématome et d’infection post-opératoire. Ceci s’explique par le fait que lorsque la prothèse est mal tolérée ou environnée d’une coque extrêmement calcifiée, il ne suffit pas d’enlever simplement les prothèses mais il faut retirer cette coque épaissie.
Dans certains cas également, le fait de retrouver une poitrine beaucoup plus souple qu’elle ne l’était auparavant et qui bouge beaucoup plus que des seins figés dans une coque de grade IV peut surprendre la patiente, qui s’était habituée à avoir des seins très fermes et qui tiennent en place dans n’importe quelle position ou circonstance.
Le changement de prothèses se fait par plusieurs voies d’abord : Soit en reprenant les anciennes incisions dans l’aisselle ; Soit à la jonction du rose et blanc de l’aréole (pourtour aréolaire inférieur) voire dans le sillon sous-mammaire. Le principe est d’enlever la prothèse ancienne pour la remplacer par une nouvelle prothèse.
Parfois, les patientes demandent des prothèses ou plus grosses ou plus petites ou différentes. Ceci impose alors, d’agrandir ou d’ajuster la loge interne ce qui peut être une source de petites hémorragies per ou post-opératoires. On admet qu’il y a 2 à 5 % d’hématomes post-opératoires ce qui impose une surveillance très précise de la patiente voire une reprise chirurgicale au bloc opératoire si l’hématome est important.
L’ablation de la prothèse est suivie par le contrôle de la qualité de la loge et par des prélèvements histologiques qui permettent d’être certain qu’il n’y a aucune évolution ou anomalie microscopique de la glande mammaire résiduelle. Une nouvelle prothèse est alors mise en place, de chaque côté.. Actuellement, notre faveur va vers les prothèses en gel de silicone dont la durée de vie sera de 15 à 20 ans en fonction des cas particuliers. Le fait que ces prothèses soient remplies avec un gel de silicone ultra-cohérent est pour nous une très bonne garantie de stabilité dans le temps.
Le changement devra alors être pratiqué une fois que les constatations histologiques et physiques montreront une petite modification de la taille, de la consistance ou de la forme de la prothèse. Toute apparition d’une coque secondaire incite plutôt à un contrôle avec un changement de prothèses. Un drainage est mis en place, et la plaie est refermée soit avec des sutures, soit dans certains cas avec des agrafes ; notamment au niveau des aisselles.
L’ablation des agrafes se fait entre le 8ème et le 15ème jour en fonction de chaque cas particulier. Des petits soins sont nécessaires localement mais il faut éviter une douche trop précoce dans les cinq jours qui suivent l’opération pour éviter de faire couler de l’eau entre les points et inonder la plaie opératoire par de l’eau non stérile du robinet. Un traitement antibiotique flash est souvent institué pendant l’intervention ce qui pourrait prévenir des infections, sans garantie absolue.
Un petit régime sans sucre est également conseillé dans les jours qui suivent pour éviter d’augmenter la glycémie et diminuer l’appétit des microbes pour le sucre circulant dans le sang. Le port d’un pansement ou d’un soutien gorge varie en fonction de chaque cas particulier. Très peu inconfortable, dans l’immense majorité des cas, un changement de prothèses permet de repartir d’un bon pied, si j’ose dire, pour une nouvelle période d’une quinzaine d’années de bonheur au niveau vestimentaire, sensuel et personnel. Mais ces opérations de changement de prothèses mammaires ne doivent pas être sous-estimées dans leur sérieux et dans la nécessité de les pratiquer dans un milieu médical et chirurgical sécurisé.