Le cas n°2 est représenté par une patiente qui avait déjà subi de multiples opérations de chirurgie esthétique.
Elle a 50 ans, elle a subi un premier lifting aux Etats Unis.
Elle a également subi secondairement la mise en place de fils de nylon en sous cutané, pour essayer de re-tendre la région cervicale, toujours aux Etats Unis.
Nous proposons chez elle une reprise globale de son lifting et une retouche au niveau des paupières que la patiente juge non satisfaisantes avec une gêne à l’occultion palpébrale, qu’elle attribue à une insuffisance cutanée palpébrale supérieure.
Il est pratiqué chez elle un lipolift premier (qui permet de ramener environ 80 grammes de graisse pure) et un lifting cervico-facial bi plan avec section sub-totale du smas sous zygomatique, section des platysmas très bas, (7 cm en dessus de la ligne mandibulaire), re-tension des différents plans et sutures aux fils non résorbables en profondeur. Ablation de nombreux corps étrangers.
Cette patiente présente un œdème post opératoire extrêmement important ; lorsqu’elle est revue (à plusieurs reprises) nous lui conseillons d’attendre, comprenant son inquiétude et d’accord avec elle que cet œdème géant risque de compromettre la qualité de notre lifting.
Un an après l’opération, le résultat de son lifting quoique satisfaisant, n’est pas parfait.
La région cervicale a été bien améliorée, mais il persiste une lourdeur au niveau des joues, des bajoues sont réapparues, le visage paraît encore lourd et peu rajeuni.
Nous lui proposons une reprise à 1 an : de nouveau un lipolift est pratiqué dans la région des bajoues.
Un décollement cervico-facial complet est pratiqué, qui permet d’exciser encore une quantité importante de peau excédentaire survenue en une année ! (photo)
Le smas génio parotidien est en parfait état, il tient bien en profondeur ainsi que le platysma.
Une lipostructure au niveau des paupières supérieures est pratiquée pour les alourdir un peu.
A la suite de cette intervention, la patiente est satisfaite ; les paupières se ferment mieux, il n’y a plus d’épisodes de conjonctivite.
Revue trois mois puis six mois après l’intervention les résultats sont bons : le visage est resté « triangulaire », sans bajoues : le « rafraîchissement » facial est enfin très net.
Dans ce cas, la reprise chirurgicale a été justifiée par le fait de l’insatisfaction de la patiente qui ayant déjà subi un lifting autrefois (qui en est donc à sa troisième demande de lifting en l’espace de cinq an) connaît la musique !
Nous avons proposé de retoucher son lifting avec les honoraires de clinique et d’anesthésiste normaux, en comptant demi tarif chirurgical pour nous mêmes.
Non pas que nous estimions être responsable de l’échec mais parce que nous trouvions que le résultat de son lifting lui-même était relativement incomplet ; elle avait raison de demander une amélioration.
L’objectivité du chirurgien dans ce domaine est extrêmement importante.
En effet, si à notre avis une reprise peut être bénéfique pour la patiente ou le patient, il est tout à fait normal à nous de le proposer plutôt que le patient aille consulter un autre chirurgien, qui dira du mal de nous : la confraternité craque, l’illusion qu’en médisant du chirurgien précédent, notre propre valeur est augmentée !!
Il n’y a pas de confraternité heureuse dans notre profession, il n’y a que des petits mots qui blessent derrière une rapacité à peine déguisée.
C’est la dure loi de notre métier : nous sommes encore des égocentriques ! Les relations inter-professionnelles sont commandées plus par la concurrence et la jalousie que par le respect et la collaboration.